Fiche descriptive : Mise en dépôt aquatique confiné et installations de confinement actif – sédiments

De : Services publics et Approvisionnement Canada

Sur cette page

Description

L’élimination in situ fait généralement suite à des activités de dragage et d’excavation et est utilisée comme un moyen de contention des sédiments contaminés sur place. Il existe deux grandes options pour éliminer des sédiments contaminés in situ : les cellules de mise en dépôt aquatique confiné (MDAC) et les installations de confinement actif (ICA).

Les cellules de MDAC renvoient au recouvrement subaqueux de sédiments dragués et excavés, lorsqu’ils sont placés au sein d’une dépression naturelle ou artificielle et recouverts par des sédiments propres, des géotextiles ou des structures actives. Les dépressions artificielles sont causées par des activités historiques de forage minier ou de dragage, ou créées expressément pour les fins d’une cellule de MDAC.

Les ICA sont des structures de confinement qui sont construites dans les sédiments. Elles sont conçues pour entourer des sédiments hautement contaminés de parois rigides imperméables. Les sédiments contaminés sont protégés contre des perturbations qui pourraient causer leur remise en suspension dans la colonne d’eau; une occurrence qui s’accompagne d’autres options d’assainissement in situ (par exemple cellules de MDAC, recouvrement). Ces parois se prolongent dans les profondeurs des sédiments pour contenir les contaminants et offrir un appui structurel. Les parois s’étendent jusqu’à la surface, créant une capacité de contention des sédiments supplémentaires. Les matériaux utilisés dans les ICA sont habituellement des parois imperméables, comme des parois en palplanches et peuvent comprendre de multiples obstacles (par exemple doubles parois, blindage, remblais de sable) pour prévenir la libération des contaminants. Une fois comblées, les ICA sont recouvertes en utilisant des matériaux semblables aux matériaux de recouvrement classiques (voir le feuillet d’information pour Recouvrement – Sédiments). En général, les ICA offrent un niveau plus élevé de confinement que le recouvrement, mais moins de contrôle de l’environnement que l’enlèvement des contaminants. Une ICA peut être conçue pour s’étendre au-dessus du niveau de l’eau, offrant une zone supplémentaire pour des travaux de construction ou d’autres travaux; voir l’ICA du récif Randle (Hartman 2012) sous la rubrique des exemples d’application.

Les cellules de MDAC et les ICA se trouvent habituellement à proximité des zones draguées ou excavées, réduisant ainsi la nécessité de transporter des sédiments contaminés vers des installations d’élimination hors site. En outre, le traitement et l’élimination de sédiments contaminés dans la zone contaminée évitent le risque qu’une zone vierge puisse être touchée par la remise en suspension de contaminants associée au recouvrement dans un secteur non perturbé. Comme pour d’autres options en matière de traitement des sédiments in situ, la destruction et la perturbation de l’habitat associées à l’enlèvement des sédiments, à l’enfouissement et à la construction de cellules de MDAC ou d’ICA ont des répercussions sur la communauté benthique.

Les cellules de MDAC et les ICA permettent de consolider des matériaux hautement contaminés, réduisant ainsi l’empreinte globale d’un site contaminé et supprimant la nécessité de la transformation des contaminants et des voies d’exposition. L’enlèvement et le confinement de « points sensibles » (emplacements distincts de sédiments hautement contaminés) sur les sites où des niveaux environnants affichant de plus faibles niveaux de contamination par des sédiments pourraient être traités in situ représentent une situation fréquente où l’on pourrait envisager leur utilisation. Les risques associés aux cellules de MDAC sont semblables à ceux qui sont associés au recouvrement subaqueux (voir le feuillet d’information Recouvrement – Sédiments; cependant, il pourrait y avoir moins de restrictions au chapitre des utilisations futures des sites, comme la navigation sur la cellule (navires de plaisance et autres navires), car le changement de hauteur avec des cellules de MDAC est généralement inférieur à celui que l’on enregistre pour un recouvrement subaqueux. Les cellules de MDAC sont conçues pour être établies dans le profil existant du fond de l’environnement aquatique, tandis que le recouvrement subaqueux élève le profil du fond par la profondeur totale de la couche de recouvrement et par les sédiments qui se trouvent en dessous de cette dernière. Les ICA s’étendent habituellement vers les niveaux de surface ou au-dessus de ceux-ci, ce qui augmente l’empreinte de la zone terrestre environnante, mais qui a une incidence sur la profondeur navigable.

Les conditions au sein des cellules de MDAC et des ICA deviennent souvent anaérobies ou anoxiques. Le manque d’oxygène peut se traduire par la dégradation lente de contaminants comme le méthylmercure ou les BPC, mais peut conduire à la création et la libération de gaz au travers de la couche de recouvrement. Lorsque l’on s’attend à une quantité importante de libération de gaz, des évents peuvent être intégrés à la conception de la couche de recouvrement.

La surveillance est une partie importante de la mise en œuvre de la MDAC et de l’ICA. La surveillance de la construction est réalisée durant le placement des matériaux et des structures pour assurer l’exactitude des spécifications de la conception (par exemple épaisseur des bermes, emplacement de la structure, volume disponible pour le confinement des sédiments). Il est également nécessaire de réaliser une surveillance à long terme de l’intégrité et du rendement de la structure de confinement, ainsi que d’évaluer l’assainissement des sédiments contaminés confinés et le rétablissement de la communauté benthique.

Liens internet :

Mise en œuvre de la technologie

Processus de la MDAC

Les sédiments contaminés sont dragués puis placés dans une dépression naturelle ou artificielle et recouverts comme il se doit. Le processus peut inclure les étapes suivantes :

  • établir les exigences et l’emplacement souhaité pour la MDAC. Lorsqu’il n’existe pas de dépression naturelle, on peut utiliser de l’équipement de dragage ou d’excavation standard pour créer une dépression;
  • il faut estimer le volume requis pour une cellule de MDAC, intégrant le foisonnement des sédiments et la revanche nécessaire. On peut ensuite utiliser ce volume pour concevoir les exigences en matière de taille de la cellule de MDAC ainsi que le volume de matériaux requis pour créer la couche de recouvrement finale;
  • il faut achever une caractérisation détaillée du site pour les sédiments du fond, y compris les paramètres géotechniques. La profondeur du substrat rocheux, le débit de l’eau souterraine et la résistance au cisaillement des sédiments (la capacité de ceux-ci à résister à une anomalie de déplacement) auront tous une incidence sur la capacité physique d’un lieu à soutenir des sédiments et à confiner de façon efficace les contaminants. Dans le cas de résistance au cisaillement des sédiments ou lorsque les flux de ceux-ci à travers les sédiments indigènes compromettent la capacité de confiner adéquatement les sédiments contaminés, des structures actives (comme des parois latérales à feuilles de métal) peuvent être intégrées pour améliorer la résistance au cisaillement et réduire les possibilités de circulation des sédiments;
  • empiler les sédiments propres qui auront été enlevés durant la création d’une dépression pour la MDAC sur le site. Les sédiments propres peuvent être utilisés comme matériau de recouvrement une fois que la cellule a été comblée;
  • il convient de déposer les sédiments contaminés dans la cellule de MDAC, puis de les laisser s’établir et se condenser;
  • une fois que la cellule de MDAC a été remplie par des sédiments et que les matériaux se sont suffisamment consolidés, appliquer la couche de recouvrement de la cellule. Le placement de la couche de recouvrement est semblable à celui utilisé pour un recouvrement classique, où les matériaux sont saupoudrés à la surface de l’eau et s’établissent dans la colonne d’eau. Les matériaux peuvent être appliqués de façon mécanique, soit à partir de la rive, soit à partir d’une barge flottante. Des modificateurs, comme du carbone activé et des matériaux techniques (par exemple géotextiles) peuvent être intégrés à la couche de recouvrement pour améliorer le confinement ou la dégradation des contaminants. Consulter le feuillet d’information Recouvrement – Sédiments pour de plus amples renseignements;
  • après avoir placé la couche de recouvrement, il convient de prélever plusieurs échantillons en perçant des trous pour établir si les exigences en matière d’épaisseur de la membrane ont été remplies. On peut avoir besoin de matériaux supplémentaires pour le recouvrement;
  • une fois que l’épaisseur voulue de la couche de recouvrement a été atteinte, appliquer tous les matériaux de blindage nécessaires;
  • effectuer une surveillance à long terme pour s’assurer de l’intégrité du confinement des contaminants et quantifier le flux de contaminants au travers de la couche de recouvrement, assurant ainsi de la sécurité continue du point de vue environnemental. Des mécanismes de contrôle institutionnels (par exemple des restrictions de la navigation) peuvent être nécessaires si l’on veut éviter que la couche de recouvrement ne soit endommagée par les activités humaines.

Modifications apportées aux processus pour l’ICA

Les sédiments contaminés demeurent sur place et sont isolés au moyen de structures de confinement. Le processus peut inclure les étapes suivantes :

  • délimiter la contamination, déterminer les « points sensibles » en ce qui concerne les contaminants et établir le volume total de matériaux contaminés;
  • déterminer l’emplacement optimal pour le confinement actif, y compris la taille globale et la profondeur;
  • achever une caractérisation détaillée du site en utilisant l’information hydrogéologique disponible, y compris la résistance au cisaillement, le type de sédiments et la taille des pores des sédiments. On effectuera une caractérisation du site pour fournir de l’information sur les profils de migration des contaminants et établir si les sédiments actuels peuvent appuyer la structure de confinement;
  • installer les parois de confinement dans les sédiments. L’installation peut exiger une préparation du site, comme l’enlèvement de débris rocheux. Les parois peuvent être installées en utilisant une sonnette ultrasonique, qui peut être ancrée au fond ou transportée par une barge flottante stationnaire;
  • enlever l’eau de l’ICA, la traiter tel que requis et la remettre dans l’étendue d’eau.
  • commencer à combler l’ICA avec des sédiments contaminés dragués. Tandis que les sédiments s’établissent, enlever, traiter et éliminer les eaux de transport;
  • au besoin, intégrer des modificateurs, comme du carbone activé, dans les sédiments contaminés pour stimuler le processus d’assainissement;
  • une fois que l’ICA est comblée, on peut la laisser ouverte, couverte ou réadaptée dans une surface utilisable. Si l’on réadapte l’installation, il faut consolider et compacter les matériaux internes pour offrir une résistance au cisaillement suffisante;
  • mettre en place tous les mécanismes de contrôle institutionnels nécessaires pour empêcher l’exposition humaine et la recontamination;
  • effectuer une surveillance à long terme pour s’assurer de l’intégrité du confinement des contaminants et quantifier le flux de contaminants au travers de l’ICA, s’assurant ainsi de la sécurité continue du point de vue environnemental.

Analyses recommandées dans le cadre d’une caractérisation détaillée

Analyses biologiques

  • Caractérisation de la communauté benthique

Analyses chimiques

  • Les matières en suspension
  • Répartition des liquides en phase non aqueuse (LPNA) (surface et subsurface)
  • Conductivité et contenu en carbone organique total des sédiments et de l’eau interstitielle

Analyses physiques

  • Contenu en eau des sédiments
  • Distribution granulométrique des sédiments
  • Résistance au cisaillement
  • Caractéristiques physiques des contaminants
  • Force portante des sédiments
  • Poids approximatif de l’unité
  • Pourcentage de solides
  • Gravité spécifique

Analyse hydrogéologique

  • Vitesse au fond
  • Stress du lit
  • Sédimentation grossière
  • Carottes d’échantillonnage des sédiments
  • Taux des flux des sédiments/de l’eau

Essais recommandés dans le cadre d’une caractérisation détaillée

Sans objet.

Autre information recommandée pour une caractérisation détaillée

Phase II

  • La profondeur et l'étendue de la contamination
  • La présence de récepteurs :
    • la présence de récepteurs potentiels
    • la présence d'infrastructures de surface et souterraines
    • le risque de migration hors site
  • La caractérisation physico-chimique des sédiments et de l’eau interstitielle
  • La bathymétrie
  • Évaluation détaillée des conditions biologiques et des facteurs écologiques
  • Caractérisation des conditions hydrodynamiques, dont les mesures du courant, l’action des vagues, la stabilité du lit, etc.

Phase III

  • La détermination des voies préférentielles de migration des contaminants
  • La caractérisation géotechnique du dépôt sédimentaire

Remarques :

Il est recommandé de réaliser des essais géotechniques en laboratoire pour établir le comportement des sédiments et des matériaux de recouvrement.

Les courants, l’action des vagues et les profils des marées doivent être connus pour pouvoir estimer la perte potentielle de sédiments et de matériaux de recouvrement dans les eaux sus-jacentes. Il faut envisager de consulter un hydrologue, un hydrogéologue professionnel ou un ingénieur spécialisé dans l’environnement/les ressources hydriques pour élaborer un aperçu des conditions du site.

Applications

Les options d’élimination in situ s’appliquent le mieux dans les situations suivantes :

  • des activités de dragage ou d’excavation dans l’environnement sont prévues ou ont été menées à bien, et il faut éliminer les sédiments.
  • le recours à des installations d’élimination hors site est difficilement réalisable en raison de limites afférentes à ces installations, de leur emplacement et du coût de l’opération.
  • le recouvrement terrestre, semi-aquatique ou subaquatique sur place est limité ou non faisable (par exemple lorsque les modifications aux profondeurs navigables sont restreintes).
  • il existe une dépression naturelle convenable à proximité du site du dragage ou de l’excavation, ou il existe un emplacement convenable pour la création d’une dépression subaquatique ou d’une ICA.
  • les améliorations obtenues par l’assainissement des contaminants l’emportent sur les pertes à court terme causées à la communauté benthique par la création d’une cellule de MDAC ou de l’ICA.
  • les activités humaines sont facilement contrôlées grâce à des mécanismes de contrôle institutionnels, ce qui réduit au minimum les actions qui seraient susceptibles de perturber la couche de recouvrement de la cellule ou l’ICA.
  • les conditions hydrodynamiques naturelles ont peu de chances de perturber la cellule de MDAC, peuvent soutenir les parois de confinement de l’ICA ou peuvent faire l’objet de solutions techniques.
  • les contaminants affichent de faibles rythmes de flux.
  • l'utilisation future du site (navigation, lutte contre les inondations) et la planification prévue de l’infrastructure (jetées, battage de pieux, enfouissement de câbles) sont compatibles avec l’installation d’une cellule de MDAC ou avec une ICA.

Conditions qui favorisent l’utilisation d’une ICA par rapport à la MDAC

  • L’enlèvement d’une partie des sédiments contaminés peut causer des dommages indus à l’étendue d’eau, ce qui favorise un confinement in situ.
  • Les activités humaines tireraient parti de l’espace utilisable supplémentaire créé grâce à la fermeture et au recouvrement de l’ICA.

Applications dans les environnements du Nord

Les cellules de MDAC et les ICA ont des applications limitées dans les régions éloignées pour un certain nombre de raisons. La construction d’une cellule de MDAC ou d’une ICA exige un équipement approprié pour le dragage et le placement de la couche de recouvrement, ainsi que l’accès aux matériaux nécessaires pour la structure et le recouvrement de la cellule ou de l’ICA. Le processus de construction, de remplissage et de recouvrement d’une cellule de MDAC ou d’une ICA est également limité par la courte fenêtre temporelle au cours de laquelle on peut réaliser des travaux dans l’Arctique. En outre, la conception de la MDAC et de l’ICA doit tenir compte de processus comme l’érosion par la glace, qui sont communs dans les environnements côtiers de l’Arctique.

La surveillance de la cellule de MDAC ou de l’ICA après la phase de construction est également extensive, exigeant des mises à l’essai régulières de l’épaisseur de la cellule et des concentrations de contaminants. Le transport de l’équipement et de la main-d’œuvre nécessaires à la surveillance du site est coûteux et présente des difficultés d’ordre logistique.

Type de traitement

Type de traitement
Type de traitementS’applique ou Ne s’applique pas
In situ
S’applique
Ex situ
Ne s’applique pas
Biologique
Ne s’applique pas
Chimique
Ne s’applique pas
Contamination dissoute
S’applique
Contamination résiduelle
S’applique
Contrôle
S’applique
Phase libre
Ne s’applique pas
Physique
S’applique
Résorption
Ne s’applique pas
Thermique
Ne s’applique pas

État de la technologie

État de la technologie
État de la technologieExiste ou N'existe pas
Démonstration
Existe
Commercialisation
Existe

Contaminants ciblés

Contaminants ciblés
Contaminants ciblésS'applique, Ne s'applique pas ou Avec restrictions
Biphényles polychlorés
S'applique
Chlorobenzène
S'applique
Composés inorganiques non métalliques
S'applique
Composés phénoliques
Avec restrictions
Explosifs
Avec restrictions
Hydrocarbures aliphatiques chlorés
S'applique
Hydrocarbures aromatiques monocycliques
Avec restrictions
Hydrocarbures aromatiques polycycliques
S'applique
Hydrocarbures pétroliers
S'applique
Métaux
S'applique
Pesticides
S'applique

Durée du traitement

Durée du traitement
Durée du traitementS’applique ou Ne s’applique pas
Moins de 1 an
S’applique
1 à 3 ans
S’applique
3 à 5 ans
S’applique
Plus de 5 ans
Ne s’applique pas

Remarques :

Commentaires : Le temps requis pour achever les activités d’assainissement varie selon la portée du projet. Le volume de contaminants, la distance de transport requise (depuis le lieu du dragage jusqu’à l’emplacement de la cellule de MDAC) et l’utilisation ou la création d’une dépression sous-marine sont tous des facteurs qui influent sur le temps requis. La conception et la construction de l’ICA exigent des efforts importants, et il peut falloir des années avant que la structure ne soit construite et comblée.

Comme pour le recouvrement in situ, les cellules de MDAC réduisent rapidement les risques d’exposition à des contaminants des récepteurs écologiques, tout en favorisant l’assainissement à long terme des contaminants confinés. Il est nécessaire d’exercer une surveillance fréquente durant les six premiers mois, période durant laquelle des défaillances de la couche de couverture ont le plus de risques de se produire.

Considérations à long terme (à la suite des travaux d'assainissement)

Tant que les contaminants demeurent sur place, il est nécessaire d’exercer une surveillance continue pour s’assurer de l’intégrité de la couche de couverture/de la structure active. Les paramètres de la surveillance comprennent l’intégrité de la cellule, le flux d’advection au travers de la cellule et la migration des contaminants. L’efficacité de la cellule de MDAC et de l’ICA doit faire l’objet d’une surveillance jusqu’à ce que tous les objectifs de l’assainissement aient été remplis, une surveillance plus fréquente étant exercée immédiatement après la fermeture, suivie d’une surveillance régulière et peu fréquente (par exemple annuelle). La surveillance doit comprendre la concentration des contaminants et les flux entourant la cellule de MDAC et l’ICA, de même que l’absorption benthique dans les zones voisines. La surveillance peut aussi inclure le rétablissement de la communauté benthique, des mesures étant prises pour évaluer l’abondance des principaux groupes taxonomiques et la diversité de la communauté benthique.

Des mécanismes de contrôle institutionnels seront requis pour limiter l’incidence des activités humaines dans le secteur. Parmi ces mécanismes figurent des limitations au développement de l’infrastructure ainsi qu’aux utilisations à des fins de navigation ou à des fins récréatives.

Il faut préparer et financer des plans de surveillance et d’entretien de la cellule de MDAC aussi longtemps que les risques associés aux contaminants perdurent (et possiblement « à perpétuité »).

Produits secondaires ou métabolites

Les sédiments confinés peuvent présenter des conditions anaérobies. La décomposition des composés organiques au sein de la cellule peut mener à la production de sulfure et de méthane. L’accumulation et la libération de gaz en dessous de la couche de couverture peuvent causer des fissures ou des lézardes qui peuvent altérer l’intégrité de la couche de couverture ou de l’installation de confinement.

Limitations et effets indésirables de la technologie

Limites et restrictions

  • La création d’une cellule de MDAC, même avec l’utilisation d’une dépression naturelle, ou d’une ICA, peut causer la destruction de la communauté benthique et des habitats connexes qui sont présents sur place. Les zones comportant des espèces en péril et des habitats sensibles ne sont pas de bonnes candidates pour l’application des technologies de la MDAC ou de l’ICA.
  • La profondeur et l’énergie de l’eau (par exemple courants) ne doivent pas être importantes à un point tel qu’elles empêchent le placement contrôlé des sédiments et des matériaux de recouvrement. Les limitations de la profondeur sont semblables à celles qui sont associées au recouvrement in situ (pour de plus amples renseignements, voir le feuillet d’information Recouvrement – Sédiments).
  • Les zones affichant un débit sous-marin important ne conviennent pas, car les remontées d’eau peuvent nuire à l’intégrité de la cellule de MDAC/de l’ICA, causant des libérations inacceptables de contaminants.
  • Les cellules de MDAC ne sont pas recommandées pour les sédiments qui affichent une faible résistance au cisaillement, car ceux-ci peuvent ne pas supporter la création d’une dépression et pourraient continuer à s’affaisser sur eux-mêmes durant la construction et le remplissage. La résistance au cisaillement affichée par les sédiments doit également être suffisante pour soutenir les parois de confinement d’une ICA.
  • La profondeur jusqu’au substrat rocheux peut limiter le volume qu’il est possible d’entreposer dans une cellule de MDAC, et pourrait limiter le placement des parois de confinement associées à une ICA.
  • Les chenaux étroits peuvent limiter la profondeur disponible pour une conception de MDAC, exigeant que les parois de la cellule affichent une pente marquée.
  • De grandes quantités de sédiments propres sont nécessaires pour le recouvrement des cellules de MDAC ou des ICA.
  • La création d’une cellule de MDAC ou d’une ICA peut imposer des limites aux utilisations futures du site, à la profondeur navigable disponible et à la capacité d’une voie d’eau de supporter les inondations.
  • Des mécanismes de contrôle institutionnels, comme des restrictions imposées à la navigation, sont requis si l’on veut réduire les défaillances potentielles de la cellule de MDAC ou de l’ICA causées par les activités humaines (par exemple ancrage sur la cellule de MDAC, aboutissant potentiellement à la rupture de la couche de couverture).
  • La taille de la cellule de MDAC ou de l’ICA est fonction de la quantité de matières draguées. Le dragage d’un volume de matière supérieur à celui estimé initialement, ou une charge en sédiment sous-estimée, peuvent exiger que l’on effectue une nouvelle conception.
  • Lorsque la cellule de MDAC ou l’ICA s’approchent de leur capacité, il est possible que des matières contaminées surgissent hors de la cellule, ce qui pourrait se traduire par la libération de contaminants dans la colonne d’eau. La colonne d’eau doit faire l’objet d’une surveillance dans tous les cas où des contaminants surgissent.
  • Il est nécessaire de surveiller et d’entretenir la couche de couverture « à perpétuité » ou aussi longtemps que les risques posés par les contaminants demeurent.

Répercussions négatives

  • Les contaminants demeurent dans l’environnement aquatique et peuvent faire l’objet de pertes, d’une réexposition ou d’une perturbation.
  • Il y a un risque de libération ou de remise en suspensions des contaminants durant la manipulation et le placement des sédiments contaminés. La libération ou la remise en suspension des contaminants peuvent créer des voies d’exposition, menant à une absorption accrue par les communautés benthiques et aquatiques.

Technologies complémentaires améliorant l’efficacité du traitement

Les cellules de MDAC peuvent comprendre des structures actives qui améliorent la robustesse et la stabilité physiques ainsi que la capacité de confinement. Comme pour le recouvrement, les couches de couvertures des cellules de MDAC peuvent être combinées avec des traitements biologiques, chimiques ou d’immobilisation, qui facilitent l’assainissement des sédiments contaminés.

Les ICA peuvent intégrer des options structurelles et mécaniques, comme des géotextiles et le blindage, pour améliorer le confinement et la stabilité structurelle. Les sédiments contenus peuvent être combinés avec d’autres techniques de traitement in situ (par exemple la biodégradation, l’oxydation chimique) comme moyen de traiter les sédiments contaminés.

Traitements secondaires requis

Aucun traitement secondaire n’est requis si la cellule de MDAC ou l’ICA atteignent les objectifs de l’assainissement.

Exemples d'application

Performance

Il a été démontré que les cellules de MDAC et les ICA permettent de confiner de façon efficace les sédiments contaminés et de réduire les occurrences de rejets de contaminants dans l’étendue d’eau. Comme les cellules de MDAC et les ICA permettent principalement le confinement des sédiments ainsi que l’élimination des sédiments contaminés, contrairement au traitement, le rendement à long terme est relié au confinement soutenu et assuré par l’entremise d’une surveillance continue. Comme pour le recouvrement in situ, les cas de défaillance sont les plus fréquemment observés durant les six premiers mois après la fermeture. Dans certains cas, le rendement a été touché par l’interférence humaine. Par exemple, l’utilisation de turbines à hélice à proximité d’une cellule de MDAC s’est traduite par le déplacement des matériaux de recouvrement dans les sites qui affichaient des mécanismes de contrôle institutionnels mal maintenus.

Mesures pour améliorer la durabilité de la technologie et/ou favoriser l’assainissement écologique

  • envisager les possibilités de traitement ou de réutilisation des sédiments contaminés pour réduire le volume de matières exigeant la MDAC ou l’élimination dans une ICA.
  • installer le site d’élimination à proximité de l’endroit où les sédiments sont enlevés, réduisant ainsi la distance requise pour le transport des matières dans l’eau;
  • intégrer des sédiments dragués propres (par exemple les sédiments enlevés lors de la création d’une dépression pour la MDAC) dans la couche de recouvrement. Cela permet de réduire les coûts associés au transport des matériaux de recouvrement à partir de l’extérieur du site et au transport de sédiments propres à l’extérieur du site aux fins de réutilisation ou d’élimination;
  • avant d’appliquer la couche de recouvrement, il convient de prévoir suffisamment de temps pour parvenir à la consolidation des sédiments contaminés au sein de la cellule. La consolidation permettra de réduire les occurrences de remise en suspension des matières comprises dans la cellule et leur accumulation à l’extérieur de celle-ci;
  • il convient de placer les matériaux de la couche de recouvrement de façon graduelle, afin de réduire la quantité de mélange pour le remplissage de cette couche au site de la cellule;
  • planifier le dragage de la cellule et les activités de remplissage de manière à éviter les saisons importantes, comme la saison du frai ou celle de la pêche et de la récolte commerciales;
  • planifier les activités de surveillance de manière à réduire les déplacements et la mobilisation de ressources;
  • concevoir un plan propre au site qui diminue la consommation d’énergie, de matériaux et d’eau; réduire au minimum les émissions atmosphériques nocives, les déversements et la production de déchets; et protège les écosystèmes pendant le nettoyage. Par exemple, dans la mesure du possible, il convient :
    • recourir aux services et aux fournisseurs de services locaux;
    • organiser le travail de manière à réduire au minimum la double manipulation des sédiments;
    • utiliser du matériel écoénergétique et optimiser le rendement du matériel afin de maximiser son efficience;
    • utiliser du matériel permettant un meilleur contrôle des émissions;
    • réduire le fonctionnement au ralenti du matériel;
    • mettre en œuvre des méthodes de surveillance du site durables, telles que des dispositifs d’échantillonnage passif, l’application de techniques analytiques sur place et la télémétrie (collecte de données à distance).

Impacts potentiels de l'application de la technologie sur la santé humaine

La construction d’une cellule de MDAC ou d’une ICA s’accompagne d’une perturbation importante de la communauté benthique, de sorte qu’il faut éviter, si cela est possible, de placer une cellule de MDAC ou une ICA dans une zone comprenant des habitats sensibles. Les organismes et les habitats qui se trouvent sur le site d’une cellule de MDAC ou d’une ICA seront enlevés lors du dragage et de l’excavation ou, encore, enfouis avec le placement des sédiments. Les activités de construction pourraient se traduire par des changements dans l’apport en nourriture, la température et la composition chimique du milieu environnant, ce qui conduira inévitablement à un certain degré de mortalité benthique et de perte d’habitats.

Atténuation des impacts sur le milieu aquatique

Il faut étudier l’emplacement des structures en fonction de la présence d’espèces d’importance spéciale et d’habitats sensibles, qui tous deux devront être enlevés et relocalisés avant le début de la construction. Il convient d’évaluer l’ampleur des impacts sur les organismes benthiques et aquatiques, et d’étudier des méthodes susceptibles d’atténuer ces impacts. Parmi les exemples d’efforts d’atténuation figurent des changements au plan du projet (par exemple dimension temporelle et taux d’enlèvement des sédiments) et à sa conception (par exemple types de matériaux utilisés et méthodes de placement).

Grandes voies d’exposition et santé humaine

Déclencheurs des voies d’exposition (étapes de l’assainissement)

Milieu de résidence ou de transport

Voies d’exposition du public (sur place et hors site)

Surveillance, niveau des mesures et démarches d’atténuation

Empilement des matériaux utilisés pour le recouvrement

Poussière

Inhalation de particules

Couverture de l’empilement. Utilisation d’eau pour supprimer la poussière, le cas échéant. Utilisation d’équipement de protection individuel lors de la manipulation des matériaux.

Sédiments (ruissellement menant à une sédimentation des eaux de surface)

Ingestion d’eau potable; contact direct durant la baignade.

Couverture de l’empilement pour réduire au minimum le ruissellement. Surveillance des indicateurs visuels de l’érosion des sédiments (c’est-à-dire rigoles).

Remplissage de la cellule de MDAC et de l’ICA

Sédiments contaminés

Contact avec la peau, inhalation de contaminants volatils

Éducation du personnel concernant la sécurité et fourniture d’un équipement de protection individuel approprié et de matériel de protection (par exemple absorbants carrés), au besoin. Il convient d’éviter de manipuler des sédiments très secs si l’on veut réduire les risques d’inhalation de particules.

Installation d’une ICA ou d’une cellule de MDAC

Poussière

Inhalation de particules

Éviter l’utilisation de matériaux très secs pour la formation de la couche de recouvrement. Appliquer les matériaux de façon qu’ils aient un impact minime pour réduire la formation de poussière. Fournir au personnel de l’équipement de protection individuel pour prévenir l’exposition.

Références

Auteur et mise à jour

Fiche rédigée par : 

Dernière mise à jour par : Ashley Hosier, Ing., Collège militaire royal

Date de mise à jour : 12 décembre 2016

Version :
1.2.5