De : Services publics et Approvisionnement Canada
Le compostage aérobie est une technologie de réhabilitation ex situ pouvant être réalisée sur site ou hors site, qui utilise les micro-organismes présents dans les sols pour dégrader les contaminants et s’en servir comme source d’énergie. Cette technologie est opérée en conditions aérobies et génère des températures élevées (entre 54 °C à 65 °C).
Le compostage aérobie consiste à mélanger les sols contaminés avec des agents structurants (copeaux de bois, foin et/ou fumier), des amendements organiques et/ou des résidus végétaux. Des micro-organismes spécifiques peuvent aussi être ajoutés pour stimuler la biodégradation des contaminants.
Il existe trois méthodes principales pour le compostage aérobie :
Liens internet :
La mise en œuvre du compostage aérobie peut inclure :
L’entreposage sur le site peut inclure des amendements, des substances nutritives, du carburant, des lubrifiants et d’autres matériaux de chantier requis pour le traitement, l’opération de la machinerie et de l’équipement nécessaire pour la mise en œuvre du procédé.
Des piles temporaires de sols contaminés en attente de leur traitement ou de leur expédition hors site peuvent également se retrouver sur le site.
Les sites possédant de l’eau d’infiltration dans les zones d’excavation et/ou eaux de ruissellement peuvent également l’entreposer dans des réservoirs si celle-ci est contaminée. Ils peuvent aussi la traiter sur site, ce qui nécessite l’entreposage des matériaux pour le fonctionnement du système de traitement des eaux.
Tous les sols contaminés sont normalement excavés. Ainsi, il y a peu de résidus liés à cette technologie. Les rebuts sur le site sont typiques d’un chantier de construction.
Des poussières, provenant des excavations, des aires de traitement de sols ou des sols répandus au sol par les roues ou chenilles des équipements, peuvent être émises sur le site. Des effluents gazeux pouvant provenir de la volatilisation des contaminants des parois d’excavation ou des piles temporaires et/ou des eaux d’excavation, si l’assèchement est nécessaire, pourraient devoir être traités.
La biodégradation naturelle, en particulier dans le cas des hydrocarbures, peut également produire des émissions gazeuses de produits autres que des contaminants. Ces produits peuvent inclure le dioxyde de carbone (CO2), l’ammoniac (NH3), le méthane (CH4) et/ou le sulfure d’hydrogène (H2S).
La technologie s’applique aux composés organiques pouvant être dégradés en conditions aérobies.
Convient au traitement des sols qui présentent des conditions propices à la biodégradation : la température des sols doit être généralement entre 54 °C et 65 °C, le pH entre 6 et 8, et l’humidité, entre 50 % et 80 %.
Remarques :
Le compostage aérobie peut nécessiter des mois ou quelques années afin de traiter les sols contaminés. Les composés moins volatils et plus récalcitrants peuvent requérir jusqu’à deux ans de traitement. Les composés facilement dégradables peuvent être traités en quelques semaines.
Les sols contaminés sont excavés et seront réutilisés sur le site que s’ils sont conformes aux critères environnementaux et géotechniques permis pour le site. En ce sens, peu à aucune considération à long terme n’existe sur les sites traités à la suite du remblayage et au moment où les équipements et installations ont été démantelés.
La biodégradation aérobie de contaminants organiques ne génère généralement pas des produits secondaires nuisibles ou des métabolites. Elle génère des produits tels que le dioxyde de carbone et l’eau.
Cependant, certains composés récalcitrants, tels que les explosifs, peuvent générer des métabolites toxiques lors du compostage.
Des technologies complémentaires peuvent être jumelées au compostage aérobie pour en améliorer l’efficacité. Ces technologies sont les suivantes :
Les liens suivants fournissent un exemple d’application :
La méthode de compostage en andains retournés (le compost est placé en longues piles et retourné périodiquement à l’aide de machinerie) semble être le type de compostage aérobie qui présente le meilleur ratio coût/efficacité. Un niveau élevé de traitement, réduction de 99 % ou plus du niveau de contaminants, a été observé dans le passé.
Fiche rédigée par : Magalie Turgeon, Conseil national de recherches
Mise à jour par : Jennifer Holdner, M.Sc., Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Date de mise à jour : 1 mars 2015
Dernière mise à jour par : Nathalie Arel ing., M.Sc., Frédéric Gagnon CPI., Sylvain Hains ing., M.Sc., Golder Associés Ltée
Date de mise à jour : 30 mars 2022